Romans graphiques jeunesse

Appellation bis de la BD se démarquant du format classique 48 pages, les romans graphiques s’affranchissent des codes et affirment la singularité de chaque auteur.

Voici une petite sélection de romans graphiques pour les jeunes en quête d’immersion dans des univers proches ou fantasmés.

Le quotidien des ados au scalpel de l’humour

Pour commencer, voici Lucrèce qui vient d’entrer en 6ème et pour qui cette nouvelle vie s’annonce radieuse. Famille, amitié, tourments adolescents, tout sonne juste et donne envie de tourner et de tourner encore les pages ! La collaboration Catel/Goscinny fonctionne à merveille pour créer un univers doucement familier où la loufoquerie des personnages s’épanouit. Pour les 8/13 ans.

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Anne Goscinny, Catel, Le monde de Lucrèce, Gallimard Jeunesse

Ensuite, c’est Esther qui nous livre ses réflexions sur son quotidien qu’elle consigne dans son journal intime. Les situations abordées et le ton collent avec réalisme avec les 10 ans du personnage. L’auteur s’exprime à ce sujet dans un article donné au Point. A noter la diffusion récente de la série éponyme (voir teaser sur cette page) sur Canal +. A partir de 10 ans.

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Riad Sattouf, Les cahiers d’Esther, Allary Editions

Romans graphiques aux univers envoûtants

Pour trancher radicalement avec les deux ouvrages précédents, imaginez un monde où les animaux s’humanisent et se livrent aux mêmes activités que les humains. Le vicomte de Laverdens pourrait en faire un zoo, un étrange zoo qui attirerait des foules de visiteurs. Chaque scène est une oeuvre d’art où se mêlent le sépia des premiers tirages photos et l’encre et le fusain d’un Hugo ou d’un Renoir. Magnifique, magnétique et troublant. A partir de 9 ans.

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Thierry Dedieu, L’étrange zoo de Lavardens, Seuil Jeunesse

Ensuite, un autre très grand format qui permet à nouveau d’apprécier de véritables tableaux aux plans cinématographiques. Avec l’Indien de la Tour Eiffel (à partir de 11 ans) et La malédiction de l’anneau d’or (à partir de 7 ans), le duo Fred Bernard et François Roca captivent l’imagination et les sens. Que ce soient le destin tragique d’un déraciné amoureux dans le Paris de la Tour Eiffel naissante ou la quête de Virginia dans un univers de conte ensorcelant, le ravissement est total.

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Fred Bernard et François Roca, L’indien de la tour Eiffel, Seuil Jeunesse
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Fred Bernard et François Roca, La malédiction de l’anneau d’or, Albin Michel

Un roman graphique lauréat du prix Vendredi

Pour finir, Les amours d’un fantôme en temps de guerre, de Nicolas de Crécy, lauréat du prix Vendredi tout juste décerné le 16 octobre dernier, apparaît comme un ovni littéraire prêt à conquérir le coeur des lecteurs de 13 à 113 ans ! Plutôt roman graphique que BD, domaine de prédilection de Nicolas de Crécy, cet ouvrage multiplie les références historiques à la seconde guerre mondiale.

Les plus jeunes s’attacheront à l’intrigue fantastique, les plus âgés aux différents niveaux de sens du texte et de l’image. Avec l’histoire d’un fantôme, d’abord orphelin, résistant puis amoureux, Nicolas de Crécy tire une réflexion utile et intelligente sur le destin, le tragique et la place des sentiments. A partir de 13 ans.

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Nicolas de Crécy, Les amours d’un fantôme en temps de guerre, Albin Michel

Envie d’autres idées lectures pour grands et petits, consultez ma rubrique Le coin lectures et activités.

Et pour les mordus de BD, plus spécifiquement : BD jeunesse pour les 5-13 ans.

2 commentaires Ajoutez les votres
  1. Pour les autres je ne les connais pas mais pour La malédiction de l’anneau d’or et l’indien de la tour Eiffel ce n’est pas des romans graphiques mais des albums (grand format et très beaux certe mais pas des romansgraphiques puisqu’il y a du texte)…

    1. Merci pour votre commentaire. Ces deux ouvrages sont effectivement de magnifiques albums pour grands, voire ados et font figure d’ovnis dans l’édition. En effet, ils sont difficilement classables, l’intitulé « album » pouvant éloigner un lectorat expert. C’est pourquoi j’avais tenté de les glisser dans cette nouvelle catégorie de « roman graphique », n’étant ni un roman ni une BD. Le travail graphique de ces deux albums est tellement remarquable, audacieux et fondamental à l’oeuvre que je préférais le vocable « graphique » plutôt qu' »illustration » pour insister sur l’égale qualité entre le texte et l’image.

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